18.6.16

– Último tango en Rosario / L’Art de se taire – El Arte de callar

C  C  P
cahier critique de poèsie

Mars 31, 2016
Rodolfo Alonso: Dernier tango à Rosario --- Último tango en Rosario / L´Art de se taire --- El arte de callar

por DANIEL LEQUETTE


L’Art de se taire – El Arte de callar Traduit de l’espagnol (Argentine) par Bernardo Schiavetta Édition bilingueReflet de Lettres 176 p., 10,00






PAR DANIEL LEQUETTE


Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.

Dernier tango à Rosario – Ultimo tango en Rosario Traduit de l’espagnol (Argentine) par Roger Munier, Jacques Ancet, Bernardo Schiavetta et alii Édition bilingueAl Manar « Voix Vives » 64 p., 12,00 €
L’Art de se taire – El Arte de callar Traduit de l’espagnol (Argentine) par Bernardo Schiavetta Édition bilingue Reflet de Lettres 176 p., 10,00 €
CCP 31-5·   31-5· 

      Daniel Lequette·                                 Rodolfo Alonso









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Mars 31, 2016
Rodolfo Alonso: Dernier tango à Rosario --- Último tango en Rosario / L´Art de se taire --- El arte de callar

por DANIEL LEQUETTE


L’Art de se taire – El Arte de callar Traduit de l’espagnol (Argentine) par Bernardo Schiavetta Édition bilingueReflet de Lettres 176 p., 10,00






PAR DANIEL LEQUETTE


Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.

Dernier tango à Rosario – Ultimo tango en Rosario Traduit de l’espagnol (Argentine) par Roger Munier, Jacques Ancet, Bernardo Schiavetta et alii Édition bilingueAl Manar « Voix Vives » 64 p., 12,00 €
L’Art de se taire – El Arte de callar Traduit de l’espagnol (Argentine) par Bernardo Schiavetta Édition bilingueReflet de Lettres 176 p., 10,00 €
·                                 CCP 31-5·                                 31-5·                                 Daniel Lequette·                                
Rodolfo Alonso








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Rodolfo Alonso: Dernier tango à Rosario --- Último tango en Rosario / L´Art de se taire --- El arte de callar

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L’Art de se taire – El Arte de callar Traduit de l’espagnol (Argentine) par Bernardo Schiavetta Édition bilingueReflet de Lettres 176 p., 10,00






PAR DANIEL LEQUETTE


Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.

Dernier tango à Rosario – Ultimo tango en Rosario
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Roger Munier, Jacques Ancet, Bernardo Schiavetta et alii
Édition bilingue
Al Manar
« Voix Vives »
64 p., 12,00 €


L’Art de se taire – El Arte de callar
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Bernardo Schiavetta
Édition bilingue
Reflet de Lettres
176 p., 10,00 €


·                                 CCP 31-5

·                                 31-5

·                                 Daniel Lequette


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Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.







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PAR DANIEL LEQUETTE


Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.







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Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.







– Último tango en Rosario / L’Art de se taire – El Arte de callar

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PAR DANIEL LEQUETTE


Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.







– Último tango en Rosario / L’Art de se taire – El Arte de callar

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Mars 31, 2016
Rodolfo Alonso: Dernier tango à Rosario --- Último tango en Rosario / L´Art de se taire --- El arte de callar

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Voici deux livres qui se complètent pour appréhender l’un des représentants les plus importants de la culture argentine contemporaine : l’anthologie publiée chez Al Manar (sans notes, sans dates, aux traductions très inégales) présente une veine particulière du poète : l’écriture lapidaire, correspondant à sa définition de l’arte povera, et une thématique très resserrée, élémentaire, où domine la volonté de saisir par le souffle, la voix, l’incandescence de l’instant : « ciel / cerné / terre qui brûle ». Le recueil publié par Reflet de lettres, inaugurant une collection bilingue d’écrivains argentins, répond davantage aux attentes du lecteur d’anthologies. C’est un journal d’expériences, de rencontres, d’évocations (Camus, Swift, Hernandez, etc.) prenant chacune une expression différente adaptée à ses significations, aux émotions qu’elle suscite : protéiforme et pourtant toujours reconnaissable, une voix singulière passe de la peinture nostalgique des cinémas de quartier à la dénonciation des multinationales, de la remémoration émue des chansons enfantines aux variations sur une phrase de Wittgenstein en passant par l’évocation douloureuse d’une mère dont l’enfant devenu vieux se demande toujours « Que cria-t-elle en se taisant ?   On peut y voir le portrait d’un homme de culture qui a été de tous les combats esthétiques et politiques, affrontant ses multiples contradictions et cherchant, dans la forme poétique, les ressources pour leur donner toute leur puissance déflagrante tout en les ordonnant « Tu n’en as pas fini / tant que brillera implacable la lumière qui désordonne / Tout qui doit se dire ou être aimé ». Cela donne par delà la diversité formelle une écriture d’entrelacs de sens et de sons qui fascine, entraîne et dont les clés peuvent se trouver en particulier dans l’hommage à Aldo le pèlerin « attiré ... Par la contradiction tantalesque des opposés » que « la poésie... enchantait Mais [dont] la vie fut [le] Phénix », qui résonne comme un art poétique en même temps qu’un art de vivre.